vendredi 16 juin 2017

TEXTE D'ADIEU à Léone GERARD (Xavier et Régine)

Maman s'est éteinte paisiblement le lundi 13 juin 2017 dans sa 96 ème année.

Texte que j'ai  lu lors de ses obsèques le jeudi 15 juin .

Nous sommes réunis aujourd’hui pour faire nos derniers adieux à celle que nous avons pris l’habitude d’appeler affectueusement « Mamine ». Quelques mots donc, pour rendre hommage à la vie de cette femme qui fût une épouse, une mère et une grand-mère exemplaire, mais aussi ’une femme heureuse, qui savait profiter des joies de l’existence et partager avec tous, son bonheur et son énergie. 

Sa vie fût exceptionnellement longue et exceptionnellement heureuse. Son sourire et sa joie de vivre l’ont probablement accompagnés jusqu’à son dernier souffle. 

Elle est née à Pantin en 1922, fille aînée  d’Emile Maire originaire du haut-Doubs qui travaillait aux « chemins de fer de l’Est » et de Berthe Migaux, une maîtresse femme dont l’autorité à la maison était manifestement sans faille, aussi bien sur son mari que sur sa fille aînée. 

L’émancipation pour une femme de cette époque ne pouvait passer que par le Mariage. Il fallait donc lui trouver un bon mari, gentil, fidèle et sérieux. Son Père voulait avec insistance lui présenter un de ses jeunes et brillants collègues de bureau. Au début un peu réticente devant l’image de joli cœur un peu volage du jeune homme, elle finit  par être séduite  par son charme et sensible à sa cour intense. Elle décida alors de s’engager auprès de Gilbert qui deviendra l’Amour de sa vie,  ils se marieront en 1942 et  formèrent une famille. 

Jamais un couple n’est apparu aussi complémentaire et soudé que Léone et Gilbert. Tous les évènements de la vie qu’ils ont traversés, l’exode, la guerre, la captivité, les privations, l’agrandissement de leur maison, l’éducation de leurs deux filles, Régine et Micheline, elle l’a toujours l’accompagné dans son engagement bénévole, dans les voyages aux quatre coins de l’Europe pour des congrès espéranto, qu’elle n’appréciait pourtant pas trop, tout cela  n’a fait que les rapprocher. Même l’épreuve finale de la longue maladie qui finalement emporta notre Père n’a fait que renforcer l’Amour qu’ils se portaient l’un l’autre. 

Pas un jour depuis, Mamine n’a cessé de vivre dans le souvenir et l’absence de son époux. Et probablement que depuis l’autre monde Papé attendait aussi  de la retrouver avec la même impatience. C’est chose faite désormais. Ils sont enfin réunis. Que leur Amour puisse se reformer et continuer à rayonner longtemps sur nos cœurs. 

Maman n’était pas qu’une épouse dévouée qui acceptait comme beaucoup des femmes de sa génération de vivre dans l’ombre de son Mari,  Elle était de ces femmes, sans lesquelles les hommes ne sont que des colosses aux pieds d’argile. Elle était sa cheville ouvrière, à la racine de sa force et de sa constance. 

Elle n’était pas qu’une maîtresse de maison qui excellait dans les petits plats, dont elle régalait grands et petits, son clafoutis aux cerises était un délice. Disponible pour chacun d’entre nous elle était toujours active, et de ses mains habiles sortaient tricots, broderies, couture mais  elle n’hésitait pas à aider Papé dans les travaux de maçonnerie.
 Elle était aussi une mère attentive, une grand-mère dévouée et aimante, qui savait s’occuper de sa famille avec patience et passion, sachant soigner les petits bobos du corps ou du cœur. Elle avait le sens profond de l’amitié, Violette son amie de collège qui a été ma marraine l’a accompagnée toute sa vie, Paulette jeune maman rencontrée en 45 dans un square parisien, est devenue une amie pendant plus de 40ans, je nommerai également Marie-Louise  avec qui elle partageait la passion du tricot et de la couture. C’était également une voisine serviable.

Elle avait aussi son univers et ses passions, au premier rang desquels le jardinage et la culture des fleurs. Elle avait « la main verte ». Le guide clause était sa bible. Elle a longtemps rêvé d’une serre. Elle a fini par avoir une véranda, qui au fil des ans se transforma vite en jardin d’intérieur où orchidées, bougainvillier s’épanouissaient, elle bouturait tout ce qu’elle pouvait  et faisait pâlir de jalousie tout le monde car elle en réussissait beaucoup. Fabienne voit une des dernières boutures de rosier s’épanouir et attend avec fébrilité sa première rose.

Infatigable lectrice, elle aimait aussi à se réfugier dans les livres historiques ou de terroir, pour retrouver les parfums de la France d’antan.
Les trois dernières années ont vu sa mémoire devenir défaillante, mais de nombreux flash de souvenirs de ses jeunes années venaient éclairer nos conversations.


Maman aimait quand Papa lui chantait « le doux caboulot » de Francis Carco et l’écoutait souvent pendant son veuvage.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire